Grenadiers de Cordon

plus de 210 ans d'existence

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Notre Histoire

Chaque 15 août, la place de Cordon s’anime au son des tambours et du cliquetis des armes : les grenadiers défilent, certains en tenues d’époque, pour offrir aux visiteurs des démonstrations de manœuvres et de tir. Une tradition vivante depuis plus de 210 ans, symbole de la fierté et de l’histoire de notre village.

Personnes sur les rangs

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Tenues d'époques

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Fusils

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Canon

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Plus de 210 ans d'histoire

1814, c’est la première date que nous avons dans les archives de cette tradition.
À l’époque se passait la conscription, l’empereur récupérait les jeunes agés de 20 ans pour servir 6 ans dans les rangs de sa grande armée. Cordon ne fut pas épargné malgré qu’à l’époque nous étions en plein dans le territoire de Piémont-Sardaigne.

Les jeunes de retour de ces campagnes ont pri l’habitude de défiler, le jour du 15 août à Cordon, jour de fête patronale et ainsi se retrouver tous.

La date de 1814 est la première que nous avons dans les archives, car un évènement est survenu cette année là.
La voici telle qu’elle nous a été transmise :

« Les jeunes gens de Cordon, qui sont à Paris  membres de la Colonie Savoisienne, ont pour usage d’aller y passer quelques années afin de gagner comme Commissionnaire (il n’était pas encore question des fidèles auxiliaires des Commissaires Priseurs de la Salle Drouot, ni des sommeliers de confiance des grands hôtels parisiens) quelque argent pour le soulagement de leur famille ; s’étaient cotisés entre eux pour faire broder un drapeau destiné à la garde nationale de leur commune, où l’on a coutume de faire parade le grand jour de l’Assomption, fête patronale.

Le drapeau flambant neuf arriva à Cordon vers la fin de l’année 1813. Il était surmonté d’un aigle français doré et parsemé de quelques « N » couronnés. Or lundi dernier (1814, jour de l’Assomption, la garde nationale en uniforme a fait la parade traditionnelle, ayant en tête le drapeau déployé tel qu’il avait été reçu de  Paris et ce malgré le conseil qu’avait prudemment donné le Maire Jean Marie Pugnat, de faire disparaître les emblèmes du précédent gouvernement.

Les jeunes gens avaient répondu qu’il leur peinait de mutiler leur étendard neuf et de ne pas le faire paraître au moins une fois tel quel, que cela ne prêterait pas à conséquence dans une commune de haute montagne étant pour ainsi dire dans un état d’abandon, jusqu’à ce que le sort du pays fût décidé ; le drapeau ne pouvait faire injure à aucune puissance et,  comme Cordon se trouvait en dehors des passages fréquents, on restait en famille et il ne s’y rencontrerait personne à qui il put porter ombrage.

Mais il n’en fût rien…

Le Caporal autrichien stationné à Sallanches pour la transmission des courriers se trouva de la fête. Il prétendit faire disparaître de suite le drapeau. La Garde Nationale s’y opposa et entendit poursuivre sa parade. On a même fait écarter le caporal lorsqu’il a voulu approcher le drapeau sans que cependant il y ait eu menace ni coup.

Le lendemain, il est revenu avec deux hommes de son corps, en armes, pour se faire remettre le drapeau, mais les jeunes hommes auxquels il appartenait l’avait  caché et s’y refusèrent énergiquement. Le caporal tempêta un peu, bu le kirsch qu’on lui avait versé et se retira avec ses hommes menaçant d’en faire venir cinquante le lendemain pour occuper la commune.

Le mercredi, comme il voulait revenir à la charge, il fût prévenu à Sallanches que le drapeau ne reparaîtrait pas avec ses emblèmes. Du reste, on lui présenta honnêtement par ses interprètes que, d’après l’arrêté du gouvernement provisoire de 4 août 1814, article 2, la suppression des emblèmes doit exclusivement être opérée par les autorités de police ou municipales, sans que le zèle individuel d’aucun particulier puisse y concourir ou les prévenir.

A cela, le caporal se tu et il se contenta de faire promettre que l’aigle serait enlevé du drapeau, ce qui fut fait et l’incident fût clos.

Claude Bastian, cheville ouvrière de la Commission Subsidiaire de Bonneville, en transmettant le rapport du Maire Pugnat, à la Commission Centrale de Genève, tint à souligner que le gradé avait outrepassé ses prérogatives et faillit mettre Cordon en fâcheuse posture ; aussi, demanda-t-il à son chef, le Comte de Begna, commandant de la place de Carouge, d’inculquer à son subordonné une notion plus exacte de ses attributions en le restreignant à ses réelles fonctions.

 

Ce qui fut fait. »